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  • Mérédith REVOL

Mon entreprise est-elle schizophrène ?



Si l'entreprise est caractérisée de "Personne Morale" d'un point de vue juridique, ne pourrait-on pas la considérer comme telle à d'autres points de vue ? Si le terme de "Personne" laisse entendre que l'entreprise peut être pourvue d'une forme d'individualité, se pourrait-il qu'elle développe à notre insu certaines maladies, quand cette individualité n'est pas reconnue ?


Prenons la schizophrénie par exemple. C'est une maladie fortement liée à l'individualité. Elle se caractérise notamment par des distorsions de la pensée, de la conscience de soi et du comportement. Ok, je fais une pause : imaginer qu'une entreprise puisse développer une maladie "psychiatrique", qui par ailleurs est toujours si peu comprise à notre propre échelle, peut prêter à sourire... voir même entrainer des réactions radicales : "vous êtes complètement folle d'imaginer des choses pareilles" ! Ah... la folie... quand on ne comprend pas rationnellement, le mot est vite parti ! Et c'est justement ce qui me fait croire la chose possible. À force de contraindre l'entreprise, à l'hyper-rationalité, on peut imaginer que cela ait des effets nocifs à long terme. Après-tout, l'entreprise est une forme d'organisation du vivant, dont nous faisons partie, et nous savons aujourd'hui que le vivant n'est pas affaire de rationalité !


Or, suis-je la seule à avoir déjà observé des incohérences, des décalages, et même des distorsions entre le discours porté au nom de l'entreprise, et l'expérience vécue en interne pas les collaborateurs ? Comme si l'entreprise était contrainte de porter un "masque" pour plaire aux autres (heu... à ses clients). Alors oui, certaines stratégies en marketing et en communication nous incitent à (nous) raconter des histoires sur qui on est chez "NOTRE-SUPER-ENTREPRISE", à déclarer des valeurs qu'on aimerait avoir et qui séduisent nos clients, à mettre en avant l'engagement éco-responsable qui nous rendrait fiers et nous donnerait l'avantage... en somme, à nourrir notre "égo" d'entreprise, en créant une marque "vendeuse". Mais alors quand j'entends ça, je me dis que c'est de la mal-traitance sur personne morale ! Si, si, car c'est ainsi que l'on créée des distorsions significatives entre le MOI profond de l'entreprise et son EGO ou sa "Marque"... L'entreprise est amenée à refouler sa raison d'être, au profit d'une image de marque superficielle. Et ça peut finir par la "rendre folle" !


Quelles conséquences à notre échelle ?


Opacité grandissante des processus de prise de décision, multiplication des non-sens, des mal-entendus, des incompréhensions... Peut-être êtes-vous témoins d'une détérioration progressive de l'ambiance, de l'engagement, et même de l'efficacité des collaborateurs en entreprise ? Des maladies de type burn-out, brown-out ou dépression ? Des démissions qui se succèdent ?... Et si à l'origine de la souffrance au travail, était en fait une maladie de l'entreprise, que l'on ne soupçonne jamais ? Après tout, il ne doit pas être facile d'être au service d'une "Personne morale" schizophrène, dont on ignore l'état de malade !


La bonne nouvelle, c'est que la souffrance au travail peut être prévenue par une plus grande attention portée aux entreprises comme "organisations vivantes". Prendre conscience de leur raison d'être, reconnaître leur individualité et la considérer dans les décisions stratégiques qui les concernent, est un véritable enjeu de santé pour les entreprises et l'ensemble de leurs collaborateurs !

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